"Cet été un kilo de pêches vendu un euro par le producteur au distributeur, soit en dessous de son prix de production (1,20 euro) était payé au final par le consommateur entre 4 et 5 euros le kilo", a indiqué jeudi à titre d'exemple Jérôme Despey, président des Jeunes Agriculteurs. La FNSEA, qui a aussi réalisé des relevés de prix tout l'été, souligne que sur le prix moyen d'une pêche, 20% vont à l'agriculteur, 20% au conditionneur et 60% à la grande surface. Sur les 20% qui lui reviennent, l'agriculteur doit payer ses frais, notamment la main d'oeuvre pour la récolte, qui peut représenter la moitié du coût de revient. Les calculs de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution), qui représente une majorité des grandes enseignes, sont tout autres: pour elle, le prix d'une pêche va pour un tiers à l'agriculteur, un tiers au conditionneur (emballage), et un tiers à la grande surface. Au final, la marge nette de l'hypermarché s'élève à "environ 3%" sur les fruits et légumes, légèrement supérieure aux 1% à 2% de marge nette sur les autres produits, selon la FCD. Le agriculteurs dénoncent également les "marges arrière", un système qui a explosé après la mise en place de la loi Galland en 1996 mise en place pour protéger les industriels, en empêchant les distributeurs de vendre à perte. Ces marges arrière sont des ristournes déguisées que les distributeurs obtiennent au titre d'une coopération commerciale réelle (mise en valeur d'un produit sur un rayon, présence dans un catalogue...) ou supposée. Elles peuvent atteindre jusqu'à 50% du prix du produit. Pour combler ce manque à gagner, les industriels ont dû augmenter leurs prix catalogue. Les Jeunes Agriculteurs réclament aussi qu'en cas de crise, un prix minimum d'achat à l'agriculteur soit instauré, à l'instar du secteur des fruits et légumes frais. |